Le lundi 07 avril 2025, la Poste rendra hommage à Pasquale Paoli célèbre corse avec un timbre à son effigie.
Pasquale Paoli, né le 6 avril 1725 à Polveroso en Corse et mort le 5 février 1807 à Londres, est une figure emblématique de l’histoire corse et un héros national. Philosophe, militaire et homme d’État, Paoli est surtout connu pour son rôle central dans la lutte pour l’indépendance de la Corse contre les puissances étrangères, notamment la France et l’Italie. Son héritage perdure non seulement en Corse, mais également en tant que symbole de la quête de liberté et d’autonomie.
Pasquale Paoli naît dans une famille noble corse. Son père, Giacinto Paoli, est un chef de clan respecté, et c’est dans ce contexte que Pasquale développe son sens de l’identité nationale et son amour pour sa patrie. À l’âge de 16 ans, il part étudier à l’Université de Pise, en Toscane, où il est exposé aux idées des Lumières et à la pensée républicaine. Ces influences joueront un rôle déterminant dans sa vision politique et sociale, lui inculquant des principes de liberté, d’égalité et de justice.
À son retour en Corse en 1746, Paoli s’engage activement dans la lutte contre la domination génoise. La République de Gênes, qui avait contrôlé la Corse pendant des siècles, est de plus en plus contestée par les Corses qui aspirent à l’autonomie. En 1755, après des années de conflit, Paoli devient le leader de la révolte contre Gênes, établissant un gouvernement républicain et déclarant l’indépendance de la Corse. Sous sa direction, la Corse adopte une constitution innovante en 1755, considérée comme l’une des premières constitutions démocratiques en Europe. Ce document établit des principes démocratiques, tels que la séparation des pouvoirs, le suffrage et les droits de l’homme. Paoli met également en place des réformes administratives et éducatives, cherchant à moderniser la société corse.
Malheureusement, le succès de Paoli et son rêve d’une Corse indépendante ne durent pas. En 1764, la France, désireuse d’étendre son influence sur l’île, envoie des troupes pour écraser la révolte. Les Corses, malgré leur détermination et leur bravoure, subissent des pertes considérables face à la puissance militaire française. En 1769, après une série de batailles, Paoli est contraint de s’exiler à Londres. La Corse est alors annexée par la France.
À Londres, Paoli continue de plaider pour la cause corse. Il rencontre des personnalités influentes de son époque, comme Benjamin Franklin et d’autres membres de la Révolution américaine, qui partagent ses idéaux de liberté et d’indépendance. Bien qu’il ne puisse pas retourner en Corse pendant cette période, son influence et son engagement pour la cause de l’île ne faiblissent pas. En 1790, alors que la Révolution française gagne en intensité, Paoli retourne en Corse avec l’espoir de restaurer l’autonomie de l’île. Cependant, les tensions entre les royalistes et les républicains s’intensifient, et Paoli se retrouve en désaccord avec les nouvelles autorités françaises. En 1794, il choisit de quitter à nouveau la Corse, cette fois-ci pour rejoindre les Britanniques, qui soutiennent ses aspirations d’autonomie.
Pasquale Paoli passe le reste de sa vie en exil, principalement en Angleterre. Bien qu’il ne puisse jamais réaliser son rêve d’une Corse indépendante, son esprit de résistance et ses idées continuent d’inspirer les générations futures. En 1807, il meurt à Londres, laissant derrière lui un héritage durable en tant que symbole de la lutte pour l’indépendance et la liberté.